Actus

26/09/2013

Frankfurt

posté à 11h43

Tout d’abord un petit retour un an en arrière car c’est là que pour moi l’aventure commence. Une discussion avec David lors d’une course à pied où nos progénitures respectives courent ainsi que Marie-Line, et il arrive à me convaincre qu’il faut que je m’inscrive à Francfort. C’est vrai qu’après 12 ans d’arrêt du triathlon, un retour dans cette discipline me séduit mais un Ironman….j’en ai pas fait quand j’étais semi pro alors maintenant, bon malgré tout le but c’est de finir, donc on verra bien et l’inscription est faite le lendemain. Advienne que pourra !!
Une licence au VMT prise pour l’occasion, un accueil convivial et chaleureux, des longueurs de bassin et des km de bitumes avalés et nous voilà arrivés à une vitesse grand V ce vendredi 05 juillet pour notre départ vers l’objectif…Frankfurt, nous voilà !!!
Une route un peu plus longue que ce que le GPS nous indique pour cause de pause environ toutes les heures : le Malto c’est pas super bon mais qu’est ce que ça donne envie de pisser !!!
Prise des chambres d’hôtel avec David et sa petite famille (le reste de la délégation VMT n’est pas dans le même hôtel, plus en centre ville, nous à 5 km du départ natation). Départ au village pour retirer les dossards, visiter les stands…
Je n’avais pas trop de doute sur le business Ironman, leurs dirigeants commerciaux doivent être issus des mêmes business school américaines que ceux de Disney et autres : la queue pour les dossards traverse les rayons d’articles hors de prix estampillés IM. Faites votre choix pendant la queue et vous reviendrez payer à la sortie ! la machine à cash est en route !
Bref, on récupère nos dossards, nos 3 sacs et ressortons. C’est la fin du briefing en Français, merde on a loupé, ils affichent juste sur l’écran géant le nom des athlètes tirés au sort pour un petit contrôle anti dopage….et bing David est dedans ! allez hop embarqué à l’hôtel de l’organisation, prise de sang…évidemment avec son épaule chargée de cortisone, il va affoler les taux mais bon, Lance sort de ce corps !
Visite du village, pas terrible, attente du retour de Dave, puis direction la pasta party. Prévue à 19h, ouverture des portes à….19h ! ach, rigueur allemande !!! Bouffe correcte, bonne ambiance, bref soirée sympa.
Samedi matin, on décide avec David d’aller tourner un peu les jambes, direction le départ natation, vérification du matos, repérage du parc à vélo… Retour à l’hôtel, petite run de 10’ pour moi, histoire de…
Mes supporters arrivent à midi, ça fait du bien même si le stress n’est pas encore là. L’après midi est consacré à la préparation puis au dépôt des affaires au parc à vélo. Je dois être le seul gars ne possédant pas de vélo de chrono et équipé d’un guidon cycliste traditionnel et d’un prolongateur…ça laisse songeur mais bon j’ai 2 jambes comme tout le monde !
Il y a 2 parcs, faut cogiter pour les affaires, ne rien oublier, mais tout se passe bien. Petit tour au lac où les enfants se baignent, les bouées sont installées : ah ouais quand même, c’est long !!! La boule au ventre commence à arriver : peux plus reculer, y a un monde fou, il va faire une chaleur, c’est énorme les distances en fait…eh mec, cool, t’as rien à perdre, rien à gagner, tu le fais et c’est tout !!
Petit repas avec David et l’ensemble des supporters et c’est l’heure d’aller se coucher.
Réveil à 3h50, c’est parti pour une longue longue journée. P’tit dej’ : ach ! Gatosport + boule à l’estomac = j’étouffe !!!
Départ de la navette à 5h, arrivée au parc vers 5h20, dernier check du vélo, et on se retrouve une bonne partie des VMT sous la tente de transition pour enfiler nos combin’. Petit moment bien sympa de rigolade et de déstresse avec les potes…
Allez on se remet dedans, bientôt le départ : 6h45 les 100 pros et les 300 dossards préférentiels, dont on croyait encore à ce moment là qu’ils avaient tous des références au top sur IM.
Je rentre dans l’eau très vite après la 1ère vague pour bien m’échauffer et repérer où me placer. Comme je ne sais pas du tout l’intensité du départ, je me méfie surtout de la densité et donc des coups et de la gène. Au final, je choisis une place de Normand, pas trop à l’extérieur pour ne pas faire trop de chemin en plus mais pas trop à l’intérieur, là où le gros de la troupe s’est agglutiné.
7h00, corne de brume, rideau sur les doutes, les incertitudes, les angoisses, place à l’action, faut aller au bout.
Départ d’une limpidité absolue, pas un coup, pas un toucher de bras, même pas un petit bonnet à arracher, limite chiant quoi…bon c’est toujours autant d’énergie gagnée pour la suite. Avant la première bouée située environ à 700/800m je suis dans le 2ème paquet, mais je repère le paquet de devant pas loin et surtout qui ne nous reprend rien. Ca ça a don de me faire bouillir, mais bon gars, tu te calmes, t’as vu ce qu’il te reste derrière ?? c’est comme quand tu te gaves à l’apéro, t’as plus faim derrière pour le repas…
Ouais mais quand même…Je profite du passage de la 1ère bouée pour m’échapper du pack2 et faire chasse patate. Le but est de rentrer mais en prenant son temps quand même pour absorber l’accélération. Chose faite à 400/500m de la sortie à l’Australienne. En fait je reprends un groupe de 4 ou 5 qui se sont fait sortir du pack1, mais c’est déjà ça, je me repose dans les pieds, j’aviserais après l’Australienne.
2ème boucle : un gros bordel
Ce qui était limpide jusque là devient un flou artistique sans nom tellement il y a de bonnets verts (entendez les dossards préférentiels) à doubler : des paquets entiers de 20/30 gus qui prennent la largeur. Faut se faufiler, zigzaguer, du coup plus de repère sur les écarts, d’autant que dans la dernière ligne droite, soleil pleine poire, même les bouées sont galères à repérer.
Sortie, foule en délire, un bruit de dingue, grosse côte en sable à monter pour rejoindre T1, petit coup d’œil aux supporters, récupération du sac (ouf il est là !), passage sous la tente, récupération du vélo, départ vélo : ouf, tout est ok ! Aucune idée de mon temps à ce moment là, j’avais idée avant d’être autour de 55’ à la sortie de l’eau, au final je sors en 51’39, plutôt pas mal !
Le vélo : 14 bornes pour aller à la T2 à Francfort puis 2 boucles de 83 km dans la pampa, pas si plates et vent défavorable sur ¾ de la boucle.
Dès le début les jambes tournent bien, ça a pas l’air de rouler trop vite, mais surtout 1er constat, ça souffle le vent aujourd’hui. J’avais prévu me faire déposer par une horde de golgoths teutons mais surpris je suis dans le coup. Attention toutefois aux arbitres, qu’on m’a décrit comme intraitables, donc à 10m toute.
Sortie de Francfort, 1ere bosse, 1km environ pas trop raide mais quand même. J’aperçois mes prédécesseurs scotchés (eh les gars, y a qu’un plateau sur vos montures d’extra terrestres, regardez mon vélo des temps anciens, y en a 2…ben c’est à ça que ça sert !!). Je monte donc petit plateau, bien dynamique et je dépose l’ensemble du groupe que j’accompagnais depuis le départ…oups, c’est pas prévu ça… ah oui y a une descente derrière !!! 4 gars reviennent tout à droite à 50 tours/minute et 85 km/h quand je suis aussi tout à droite à 100 tours et 65 km/h : ah ben si alors, y a des golgoths !!!
1er tour au final sur un bon rythme peut être trop rapide (37 km/h)et surtout le vent est de plus en plus fort (c’est mieux que de dire je suis de plus en plus fatigué) et défavorable sur les 3/4 de la boucle. Je décide donc de gérer un peu plus le 2ème tour (formule pour ne pas dire je fais ce que je peux jusqu’à l’arrivée). Surtout, gros point de doute dans ce tour, je sens un problème qui m’a suivi en triathlon pendant des années qui s’est déclenché : une inflammation des bronches, qui empêche l’air de passer convenablement, 100% de l’oxygène n’arrive pas aux muscles. Je vais donc surtout devoir gérer mon allure en fonction de ça.
Bref, mon second tour est donc moins rapide que le 1er mais au final un 5h06 (35,2 km/h) qui me convient bien au vu du profil accidenté, du vent très peu favorable et de la chaleur.
T2 en vue, je déchausse, prêt pour une transition en mode D2 de duathlon. Je descends et me fait arracher donne mon bike à un bénévole et court, marche, rampe, en fait je sais pas trop comment j’ai avancé à ce moment là. Une espèce de feu d’artifice musculaire se déclenche que mon cerveau est incapable d’analyser. Quelques infos qui m’arrivent à ce moment là : « tes cuisses ont quadruplé de volume, tu ne pourras pas courir », « tes lombaires sont coincées, tu ne pourras courir que plié en 2 », « y a des bombes qui explosent autour de toi ? »bref pour la D2, on repassera et pour le marathon…l’analyse rapide me donne un 4h30 optimiste, put… ça va être long.
T2 et je démarre : mêmes sensations. Km2, tous les mecs avec qui j’ai démarré m’ont largué…ch’uis mal !!! Et puis finalement, les km passent, les douleurs avec et je trouve un rythme qui me convient : s’entend qui ne m’oblige pas à une trop grande ventilation pour ne pas irriter encore plus les bronches.
4 tours de 10,5 km le long d’un fleuve, ça a été génial pour les supporters donc pour moi aussi car visibles tous les 2 km environ, quel coup de boost. Au final une CàP sur un train de sénateur, ponctué par des ravitos tous les 1,5 km avec des supporters tous les 2 km et quelques VMT à doubler de temps en temps, ben ça passe bien !
Dernier chouchou à 3 bornes de l’arrivée, ça sent bon la quille, dernier ravito à 500m, je le regarde même pas…et enfin la dernière ligne droite, une arène, 100m de tribunes de chaque coté, des frissons, des larmes, des émotions. Je vois 9h22, putain c’est cool ça ! j’arrête ma montre sur un 3h18 au marathon, plutôt satisfaisant au vu des circonstances et j’entends « Maxime you’re an IRONMAN », ça c’est le plus dément !!!
Entre larmes de joie et chai de poule, je repense aux heures sous la flotte avec tous les copains, dans le froid, les longueurs dans le bassin et surtout je ressens une reconnaissance éternelle à ma petite femme qui à supporté toutes ces heures d’absence, cette organisation du planning déjà pas facile à la base et bien sur à mes 2 loulous qui m’ont suivi du début à la fin avec un enthousiasme. Je leur dois tout, ainsi qu’à mes parents venus me supporter.
Dernier mot pour le VMT : d’abord bravo à tous les triathlètes présents à Francfort, les finishers bien sur, ils ont assuré grave. Les gars je suis admiratif des courses de chacun d’entre vous ! Mais aussi ceux qui n’ont pas terminés, pour vous ce n’est que parti remise, ça fait parti de l’expérience ! Bravo et merci, car votre bonne humeur enlève du stress, votre expérience de l’IM apporte beaucoup, votre état d’esprit est sain, il donne envie de se surpasser mais jamais au-delà, c’est bien !
Merci enfin à l’ensemble du VMT : j’étais nouveau il y a un an, vous m’avez super bien accueilli. Merci aux coachs pour tout leur boulot et d’avoir supporté mon sale caractère, aux dirigeants pour leur travail quotidien pour nous mettre dans les meilleurs conditions et tous les athlètes, petits et grands pour leurs messages de soutien.
Et puis pour moi maintenant, c’est Aloha et nouvelle prépa !!

 


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